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Lytchiz' blog - Mathilde Magnan
19 juin 2015

Chroniques de presqu'été !

Voilà de chouettes retours sur trois albums :

Pour le Héron et l'Escargot, par la bibliothèque de Toulouse

"Pour Jean de La Fontaine, le héron dédaigneux, après avoir méprisé tanches et goujon, doit se contenter d’un piètre limaçon... Pour les interprètes Marie-France Chevron et Mathilde Magnan, le héron, en camaïeu de gris, tout en élégance et savoir-vivre, projette de gober l’escargot puisque tel est son destin... Mais avant son funeste trépas, le très poétique gastéropode, vêtu d’une somptueuse coquille en crayonné, entend se voir accorder une dernière volonté. Et c’est ainsi, qu’entre une réplique de Jean Gabin et une comptine revisitée, le vieux français côtoie le subjonctif imparfait pour faire s’envoler l’escargot « sur l’éther », lui qui d’habitude, reste « désespérément collé au sol. Comme le caramel dans la cuillère » ! Une double lecture, délicate et amusante, à l’image des illustrations pleine page où les gros plans et les perspectives très maîtrisés cèdent la place à des détails facétieux (avez-vous déjà vu un escargot heureux remuer la queue ?). Car c’est ainsi, même si la morale est cruelle, même si la fable l’est tout autant (au point d’être narrée par une grenouille...), l’humour y est omniprésent, des pages de garde aux succulents dialogues... Et l’on se délecte de cette fable, poétique et raffinée, déclinée dans des tons chauds, à la chute implacable et si réaliste. Un petit chef-d’ œuvre !"

Pour Gipsy, par Bricabook :

Imaginez, une pie vous raconte son histoire. Un matin, alors qu’elle était bébé, elle est tombée de son nid, et c’est Manu qui l’a recueillie.  De ses mains, il a formé un cocon douillé et apporté l’oiseau chez lui.

L’oiseau et l’enfant se sont adoptés mutuellement, et comme les parents de Manu vivent dans une roulotte, la pie a vu du pays.

Un joli périple attend l’oiseau, ivre de la joie de vivre en communion avec la nature.

"Des reflets d’or sur la grande étendue d’eau. Je n’ai jamais vu un ciel aussi grand. C’était un pays sans arbre où Manu devenait poisson." 

Chaque double-page est un véritable tableau : le lecteur est à la fois happé par les illustrations, les couleurs qui reprennent les différentes saisons, mais aussi par la beauté poétique et sereine du texte.

Quel bonheur pour Gipsy, la pie !

"C’est vrai que je n’ai pas de nid fixe, comme ceux et celles de mon espèce. mais j’ai un arbre ou un bout de branche dans chaque village où l’on est passés. Et peu de pies peuvent en dire autant." 

La seule ombre au tableau ? Les autres oiseaux pensent que Gipsy veut voler leur nid. Mais pour notre oiseau, la richesse est ailleurs :

"Je me nourris aussi de la liberté d’aller et venir où bon me semble.
On n’a pas besoin e plus pour vivre bien."

Gipsy est une véritable pépite, une ode à la liberté, à la richesse des rencontres, au bonheur du quotidien, mais aussi aux gens du voyage et à leur façon de vivre. Passer par le biais d’une pie est un procédé tout simplement génial et porteur : la pie, l’oiseau voleur et mal vu qui symbolise ici le peuple des migrants.

Un véritable coup de coeur que j’ai aimé lire à TroGnon. Lui expliquer pourquoi on parle d’une pie, qui sont ces hommes qui vivent dans des roulottes sans attache de propriété est important pour moi. Un album sur l’Autre, sur la peur de la différence : des valeurs de tolérance que j’ai besoin de lui transmettre en ces temps où l’Autre, l’étranger devient de nouveau un élément à combattre.

Un album magistral !

Puis, par Le Monde de Tran :

Voici Gipsy, Gipsy la pie.
L’un de ces oiseaux si élégant qu’il semble toujours arborer un smoking ou une traîne. Etonnant volatile, au cri strident, un peu crispant, au plumage de nuit, strié de profonds reflets bleus.
Habituellement réputée voleuse, celle-ci s’avérera bien plutôt curieuse…
Mais commençons par le début. Ecoutons Gipsy, tendons notre oreille vers elle, puisque c’est elle qui raconte, aux grands, aux petits, à tous ceux qui voudront lui prêter attention et écouter son histoire.
Ce qui frappera le lectorat en premier lieu, c’est l’une des premières planches de ce livre touchant; on y fait connaissance avec la pie, tête inclinée à 45 degrés, prunelle dans celle du lecteur, posture expressive. Si vivante pie de papier.
Et cette expressivité est l’une des qualités les plus notoires de ces illustrations.
Ainsi, de la planche qui place la toute jeune pie, échouée tristement de son nid, en tête à tête avec un enfant, Manu. Ces deux êtres se découvrent, s’observent, s’apprivoisent. Manu offre chaleur et amitié à l’oisillon blessé. Celui ci tient tout entier, boule de plume vulnérable, dans le creux de ses paumes. Et voilà Gipsy l’orpheline adoptée par la tendresse de toute une famille de nomades.
Gipsy narre, dit ce qu’elle voit, les autres animaux, le bout de branche où elle dort. Elle raconte, avec émerveillement, cet instant poétique de sa découverte de la mer, cette « grande étendue d’eau » . Une planche nous la présente, fragile, minuscule, perchée sur un piquet face à ce grand ciel. Eblouie.
Gipsy voyage, Gipsy apprend, découvre le monde, les saisons, les éléments. Elle s’initie, perpétuelle voyageuse, à ce monde, parcourt des villages. Et il y a quelque chose de doux, d’un peu mélancolique, dans cette jolie histoire d’amitié et d’adoption, celle d’une petite pie un peu par ici, demain là, insaisissable, jamais au même endroit…

Et puis la Bibliothèque de Momiji :

Gipsy : tel est le nom donné à cette jolie pie orpheline et blessée, recueillie par Manu, enfant nomade qui voyage tout au long de l’année sur les routes, de villages en villages, dans la roulotte de ses parents. Avec ce jeune garçon et sa famille, Gipsy déambule au gré des vents et découvre le monde avec émerveillement… 

Gipsy, qu’on croit pouvoir caresser du bout des doigts tant son plumage et les couleurs de son habit nous paraissent réaliste. Gipsy, dont le regard malicieux crée instantanément une complicité avec le lecteur et nous y attache…

Dans ce très bel album où l’expressivité des traits est proprement fascinante, nous suivons l’histoire narrée par cette petite pie tombée du nid et qui va trouver un nouveau foyer qui va l’accepter pleinement telle qu’elle est et lui enseigner les belles et essentielles valeurs de la vie que sont l’amour et la liberté.

Gipsy nous raconte son histoire et nous entraîne dès la première planche dans le sillage de son cri de faible petit oiseau, au plumage ébouriffé, qui avec sa tête inclinée et son regard curieux et innocent planté dans celui doté des mêmes vertus de Manu ferait fondre tous les cœurs. A partir de ce moment, impossible de ne pas se prêter au jeu : on vole et vogue avec Gipsy et avec elle, on découvre le monde, avec elle, on est ébloui par la mer et l’immense ciel bleu qui l’entoure, avec elle on revit la magie mais aussi l’inquiétude face à la première neige blanche…

Mais Gipsy, c’est aussi la métaphore filée de la vie sur les routes, avec les joies et les contraintes qu’elle implique : nouveaux paysages, nouveaux amis, mais aussi perte de repères, difficulté de l’attachement et bien sûr, la méfiance que suscite le mode de vie nomade…Gipsy doit faire face au courroux des autres oiseaux qui craignent qu’elle vole leur nid, leurs possessions, la pie a la réputation d’être voleuse…Mais il en faut plus pour atteindre Gipsy, qui n’a pas besoin de possessions matérielles et va nous faire découvrir le trésor qu’elle possède, le plus précieux en réalité.

Il se dégage de cet album poétique et profondément touchant une grande beauté, tant au niveau des illustrations qui envoûtent le regard mais aussi de ses beaux messages. Au milieu de cette fragrance joyeuse et aérienne vient également s’imbriquer un léger parfum de tristesse et de mélancolie, un sentiment étrange et difficilement définissable, que l’on pourrait ressentir à la fin de vacances. Pour ma part, nous étions spécialistes du sauvetage d’oisillons égarés dans ma famille et je me rappelle avec autant émotion et un pincement au cœur du moment lumineux mais aussi douloureux où l’on laisse l’oiseau reprendre son envol, en espérant qu’il ne nous oubliera pas…Doux souvenirs…

Gipsy la vagabonde curieuse et malicieuse, c’est surtout la promesse d’un voyage où la palette du monde et les nuances infinies de ses couleurs radieuses vient éblouir nos âmes. Une belle ode à la liberté et une tendre philosophie de vie qui nous ramène avec délicatesse à l’essentiel.

Et pour Fadoli, par Lectures Lutines :

Cet album est déconcertant : de superbes planches de naturaliste, des gros plans intrigants, un bestiaire extraordinaire, de folles couleurs et un étrange personnage qui nous ouvre à son monde, doux, aérien, extravagant.

Ici, on a lu, on a relu, on a observé ce beau livre avec curiosité et plaisir mêlés.

Une belle découverte que l'on vous conseille.

(vidéo à regarder sur le lien ou ici )

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Vitrine de la librairie La Girafe et la Lune (Paris 20è), Fadoli est bien entouré !! Merci Lise pour la photo !!

 

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